L’ouverture aux politiques territoriales : de la prévention schaerbeekoise à la fondation d’ARCH!MED

Non content d’avoir déjà permis ma venue en Belgique – en m’accueillant comme chercheur dans son Ecole des sciences criminologiques – le Prof. Philippe MARY allait me rendre un nouveau service décisif en me signalant une offre d’emploi arrivée sur son bureau : la Commune de Schaerbeek cherchait un évaluateur interne pour accompagner son Contrat de Sécurité et de Prévention (cette appellation étant à comprendre comme le regroupement des dispositifs (civils) communaux ayant pour mission de prévenir l’insécurité urbaine – une politique que j’avais largement étudiée dans le cadre de mes recherches).

Capture d’écran 2015-09-30 à 11.56.18Vivement intéressé par pareille aubaine, je m’empressai de postuler. Par chance, ma candidature allait être retenue, et mes débuts fixés à la semaine suivante. Un démarrage sur les chapeaux de roues, à vrai dire : mon entrée en fonction effective ne tomba-t-elle pas le matin même du passage de la Commune devant le Cabinet du Ministre-Président (De DONNEA, alors) ?! A peine avais-je ainsi fait la connaissance, sur le trottoir, du nouveau Fonctionnaire de prévention (Dirk Van De PUTTE, engagé le même jour que moi !), flanqué du comptable de la structure, que nous nous primes, 4 étages plus haut, …une véritable volée de bois vert, en raison de la confusion et de l’inefficience dont avait, manifestement, fait preuve « notre » Contrat au cours des mois précédents ! Au moins le ton était donné : à la fin de la même matinée, nous savions que si nous voulions sauver le subside schaerbeekois (et notre emploi dans la foulée), il fallait réformer l’ensemble du « bazar », et fissa !

La conception de ce programme de réforme fut l’occasion d’une collaboration très passionnante entre Dirk et moi. Différents à bien des égards, nous sous sommes pourtant très vite trouvés, autour d’un goût commun pour le fait de « rebattre largement les cartes », en quête de solutions innovantes et de montages insoupçonnés. Le fruit de cette stimulante complicité allait être, quelques mois plus tard, un épais (200 pages écrites petit…) « rapport d’audit » (interne), répondant au titre volontariste : « Vers une politique schaerbeekoise de prévention plus ambitieuse et mieux intégrée » ! On y proposait la redéfinition en profondeur de la notion même de politique de prévention, pensée désormais – à l’opposé de l’approche sécuritaire de certains – comme l’intégration entre les volets « prévention de l’insécurité » des diverses politiques sectorielles (cohésion sociale, jeunesse, emploi, santé, espaces verts, etc…) conduites par la Commune  ; en application de cette idée, la douzaine de dispositif existants se voyait soumise (en concertation étroite avec ses porteurs) à une importante reconfiguration.

Belle période que celle qui vit mon passage progressif du contexte schaerbeekois à l’aventure « rambollienne », par le truchement de ma nouvelle société ARCH!MED… Belle… et non dénuée de symboles, d’ailleurs : il m’est ainsi arrivé plus d’une fois, ma journée de fonctionnaire terminée, de grimper sur mon scooter Place Colignon, pour rejoindre l’ancien pensionnat du 92, Avenue d’Auderghem, en transitant, comme de bien entendu, par la Rue… Archimède (!), cette artère à flanc de pente connue pour être la véritable « cantine » des employés de la Commission. 

C’est, à vrai dire, essentiellement à mettre en oeuvre cette réforme que je dédiai la suite de mes années schaerbeekoises, aux côtés de Dirk van De PUTTE d’abord, bientôt remplacé par Bertrand DHUYVETTER. Une partie importante de ma tâche, dans ce cadre, eut pour objet la précision et l’implémentation effective d’une série de dispositifs dédiés à la médiation sous plusieurs de ses formes… J’eus par ailleurs la chance de m’inscrire dans une réflexion de type « développement local » plus large, grâce au fait que le Contrat de Sécurité relevait du Département « Développement stratégique et durable », dirigé par David NEUPREZ.

Courant 2005, tandis que le rapport d’audit des débuts commençait à être – depuis quelques temps déjà – entièrement déployé, le virus du consulting commença à se rappeler à mon bon souvenir. Je pris dès lors l’initiative de créer une petite société, que je baptisai – en l’honneur de mes premières amours – ARCH!MED, pour « ARCHItecte  en MEDiation ». Toujours selon son intitulé, il était question d’en faire un outil de « Conseil et formation ». Restait toutefois à trouver des partenariats… et des clients !

Capture d’écran 2015-10-06 à 14.53.27Le hasard allait une fois de plus faire des siennes sur ce point : c’est en effet via un petit détour par le… tango (!) que j’eus le plaisir de faire la connaissance de Paul VERMEYLEN, ancien bras droit du Ministre-Président PICQUE et co-fondateur – avec François BURHIN, notamment – d’un Cabinet-conseil un temps connu sous le nom d’OGNet. La petite équipe – résolument bruxelloise jusqu’alors – venait tout juste de donner une nouvelle dimension internationale à son projet, en scellant des épousailles avec la branche « management » du célèbre groupe danois Rambøll, employant des milliers d’ingénieurs et de consultants de par le monde. Cela dit, et en dépit de cette ouverture européenne, les missions au carnet de commandes restaient, pour beaucoup, liées aux enjeux du développement local, et spécifiquement, de la participation citoyenne. Dans ce contexte, un avocat-médiateur, suisse de surcroît (et donc présumé impartial !), fut considéré comme une ressource suffisamment appréciable pour justifier une collaboration « à l’essai » (sa société nouvellement créée permettant au passage de remplacer un contraignant contrat de travail par un partenariat de sous-traitance, plus souple)…

Vers la période 5

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