La période de recherche académique, de militantisme pro-médiation et d’initiation au monde du conseil

Mis en situation de faire usage de mon titre d’avocat fraîchement obtenu, j’ai marqué une première rupture (j’avais alors 26 ans) en laissant de côté le barreau (ou tout autre activité de praticien du droit) au profit d’un emploi d’assistant au sein de la Faculté de droit que j’avais quittée 3 ans plus tôt. Ma matière allait être, pour 5 ans, celle du droit pénal (et de la procédure du même nom), sous la tutelle du Professeur P.-H. BOLLE. Un tel assistanat ne se concevant pas sans une activité de chercheur, j’ai par ailleurs dû me mettre en quête d’un sujet de thèse.

Capture d’écran 2015-09-30 à 06.19.44Alors que mes efforts organisés dans ce sens (un séjour d’un mois au Max Planck Institut de Freiburg-in-B.) ne m’avaient guère fait progresser dans mes réflexions, c’est – comme si souvent – le hasard qui m’a finalement mis sur la piste du thème qui allait m’occuper plusieurs années durant. Ceci, sous la forme d’un article de presse qui rendait compte d’initiatives pionnières en fait de dialogues entre victimes et délinquants, dans l’idée d’aborder l’infraction sous un autre angle… La médiation pénale était entrée dans ma vie !

Quelques mois plus tard, j’avais non seulement inscrit un projet de doctorat sur le sujet, mais passablement lu et échangé autour de cette technique – je veux parler ici de la médiation en général – en pleine émergence. De ce terreau, et de ce constat de convergence avec un certain nombre de personnalités de mon canton (issues de champs d’activités très divers) allait naître, dans la foulée, notre envie commune de créer une structure à but non lucratif, dont l’objectif avoué serait de promouvoir la médiation à l’échelle de ce coin de pays. En est résulté l’association MédiaNE, dont j’aurai occupé la présidence de 1997 à 2001.

Les années 1996-2000 restent associées, dans mon esprit, à une série de magnifiques souvenirs. Ce sont des années d’ouverture, voire de déconstruction de mon savoir de juriste, au contact de matières (la médiation, la justice rétributive,…) et de personnes (notamment au sein de MédiaNE) qui m’ont aidé à comprendre que le droit – bien que fort utile – n’est qu’une clé très partielle et imparfaite pour appréhender la complexité du monde…

Sur le plan plus strictement professionnel, cette même période aura été l’occasion d’activités scientifiques passionnantes. La médiation pénale commençant à susciter de la curiosité dans des cercles toujours plus larges (sans que ses spécialistes ne soient encore très nombreux), j’ai été amené à tenir conférence et à publier dans de nombreux cénacles, parfois prestigieux.

Capture d’écran 2015-09-30 à 06.34.11A compter de 1998, j’ai par ailleurs eu la chance de collaborer comme consultant externe au sein de la société TC Team Consult, à Genève (et Zurich), spécialisée en matière de stratégie policière, notamment. J’y ai apporté mon expertise en matière de médiation (mission de formation des policiers bosniaques en 2000, notamment, à Sarajevo) ainsi que de police de proximité, participant par exemple (d’assez loin, il est vrai) à la – longtemps explosive ! – réforme de la police vaudoise, « Police 2000 ».

En 2000, précisément, le projet MédiaNE avait rencontré un écho suffisamment large et positif dans les milieux judiciaires, la presse et la population pour que soit franchi son second cap (qui avait été affiché d’emblée) : l’ouverture effective d’une Maison Neuchâteloise de la Médiation, capable, entre autres, d’accueillir et de gérer les conflits que lui amènerait les citoyens. Cette Maison existe et fonctionne encore aujourd’hui, ce qui ne va pas sans causer chez moi du plaisir et une certaine fierté…

Les rapides progrès neuchâtelois ne manquèrent pas de donner à notre structure un rôle de locomotive à l’échelle romande, aux côtés des pionniers genevois. C’est pour cette raison, sans doute, que j’eus le privilège d’être, toujours en cette même année 2000, élu au poste de co-président du Groupement Pro Médiation, Faitière des Maisons de la Médiation à l’échelle de la Suisse francophone (en binôme avec Anne-Catherine SALBERG-MENDOZA).

Vers la période 3

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